La part à charge
Mais quand le plan de traitement est important (trois implants avec couronne par exemple), la part à la charge du patient peut aller jusqu’à 80%. La mutuelle ne prenant pas en charge ou plafonnant ses remboursements pour les implants dans la plupart des cas.
Or, le fait de repousser le dernier acte de deux ou trois ans présente de graves conséquences pour la santé du patient. En effet, sans implants, l’os va se résorber, ce qui entraînera le déplacement des dents voisines. Les dentistes rétorqueront qu’ils proposent toujours une solution d’attente (une dentier, complet ou partiel), mais cet argument est fallacieux et devrait entrainer le dit dentiste dans une procédure (inexistante) pour défaut de conseil ou perte de chance, procédure qui sera de toutes façons jugée par un expert, lui-même… dentiste donc familiarisé avec ces techniques auxquelles il a recours lui-même. Loin de culpabiliser, les dentistes poussés dans leur retranchement, se dédouaneront de leur responsabilité en accusant sans complexe le patient (pas motivé puisqu’il ne veut pas payer) ou la Sécu (qui décidément, ne «veut pas rembourser» et financer leur 4x4…). Certains dentistes plus consciencieux proposent des « plans de financement », en faisant à peu près coïncider le rythme de financement avec l’avancée du plan de traitement. Oui mais voilà, la pression financière va s’en mêler pour gâcher ces bonnes intentions. Ainsi le dentiste voudra encaisser ses honoraires au plus vite (après des mois de travail parfois) et sera tenté de poser, même des couronnes qu’il sait insatisfaisantes (il faut bien payer le loyer). De son coté, le patient sera tenté de « louper » le dernier rendez-vous pour le voir reporter d’un mois, en même temps que la remise du dernier chèque… réduisant ainsi la rentabilité du dentiste, qui aura tendance à ne plus s’y faire prendre…
Mais c’est mal connaître les praticiens qui ne cèdent rien, même pas quelques % d’agios, forts qu’ils sont de leur monopole de fait. C’est mal connaître le Conseil de l’Ordre qui interdit formellement de telles pratiques, qualifiées de « commerciales » associé d’une explication nébuleuse de « dichotomie » : la banque ne pourrait d’après eux faire du profit (les agios) sur un acte médical… Ubuesque. De tels services tentent malgré tout de se développer dans quelques cabinets courageux, plus soucieux de l’intérêt de leurs patients que du terrorisme qu’exerce l’Ordre (qui risque de fermer purement et simplement le cabinet contrevenant).
Des couronnes deux fois moins chères (autour de 350€ au lieu de 600 par exemple) peuvent être posées. Elles sont médicalement identiques, mais esthétiquement moins intéressantes puisqu’en métal (de couleur grise !). Pourquoi pas, mais quel scandale quand on comprend que le temps de travail est strictement identique, mais que le prix d’achat pour les dentistes de cette couronne bon marché n’est que de 50€ inférieur… alors que la bouche du patient sera pour 10 ou 20 ans esthétiquement dévalorisée par une dent grise… On a vu plus haut le cas des implants remplacés par des dentiers. Il existe également des alternatives aux inlays ou onlays ( 300 €, pas remboursés, mais la meilleure solution) avec des plombages / composites pris en charge par la Sécu, mais qui, surtout dans les indications d’onlays, risquent de fracturer la dent à moyen terme, entrainant ainsi le désagrément (et le cout) d’une couronne ou d’un implant. Tous les dentistes savent cela… mais le pratiquent tous les jours comme une fatalité. Cependant, dans la plupart des cas, le patient n’aura pas l’occasion de refuser un devis, car ce dernier ne lui sera jamais proposé, faute de temps et/ou de compétence en organisation. |
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