Renoncement aux soinsLes études montrent que les français sont 16,2 % à avoir renoncé à un soin dentaire par manque d’argent. Ce chiffre ne tient compte que des patients ayant refusé un devis présenté par un dentiste. Or, la réalité des cabinets montre que la plupart des devis pourtant nécessaires ne sont pas présentés par les dentistes.
En effet, par manque de formation en communication (un gros mot dans le monde de bisounours des dentistes), les dentistes ne présentent (pratiquement) jamais la véritable situation bucco dentaire à leurs patients. Pourquoi ? Parce que nous arrivons chez notre dentiste avec un «auto diagnostic» limité aux symptômes qui nous sont accessibles (douleur la plupart du temps). Or, quand une dent nous fait mal, cela fait déjà longtemps qu’il est trop tard pour la sauver. Nous n’avons ni les connaissances, ni les outils d’investigation (radiologie, tests…) pour faire un bon diagnostic de notre santé bucco dentaire, la quasi totalité des problèmes dentaires évoluant à bas bruit, sans qu’ils nous soient perceptibles. Par exemple, les conséquences d’une dent absente sont réellement très importantes, alors que cette dernière ne se voit pas (au fond en bas), ne fait plus mal (elle est extraite) et ne nous empêche pas de mâcher (nous mâchons de l’autre côté). Avouons le : si notre dentiste nous disait la « vérité » dès le premier rendez-vous, il devrait nous présenter un devis de 7 000 € en moyenne eu égard à l’état de santé de la population française. Les plus atteints d’entre nous auraient des devis pouvant aller jusqu’à 30 ou 40 000 € alors que seuls 3% des patients ont une bouche saine, ne demandant aucune intervention. Comment réagirait-on à l’annonce d’un devis de 7000 € de la part d’un praticien que l’on connaît à peine ? La plupart d’entre nous le traiterait de voleur… Soit. Mais est-ce une raison pour nous mentir, ne serait-ce que par omission ? Il existe bien des métiers où ce type de problème est identique (garagistes, plombiers, experts-comptables, avocats, assureurs…) qui ont réussi à exercer leur métier honnêtement tout en apprenant les « mauvaises nouvelles » à leur client dès le début de la relation. En intégrant ce raisonnement, le renoncement aux soins réel est de l’ordre de 90%, dont la grande majorité à l’insu du patient. Quoi qu’il en soit, c’est aux professionnels de trouver une solution à ces difficultés (même causées par nous) avec d’autres moyens que la lâcheté, fusse-t-elle « commerciale ».
Non content de leur lâcheté nuisible à notre santé bucco dentaire, les dentistes «menteurs» accusent publiquement les dentistes honnêtes de sur-traitement… allant même jusqu’à diffuser des rumeurs de plaintes de patients ou des procès. Avec une maîtrise consommée de la communication, le Président de l’Ordre va même jusqu’à annoncer «les plaintes commencent à arriver»… Or, une seule plainte de patient suffirait à faire fermer ces cabinets ou centres de santé fautifs… D’ailleurs, les premières affirmations péremptoire de ce type datent de plus d’un an et aucune procédure n’est en cours… cherchez l’erreur, sinon la manipulation. La seule solution prônée par les syndicats de dentistes libéraux pour réduire le renoncement aux soins est… d’augmenter le remboursement des soins dentaires. Après 5 ans de crise mondiale, une Sécu déficitaire depuis des dizaines d’années et des dentistes mieux payés que des médecins… le combat syndical risque d’être long… notre portefeuille de plus en plus sollicité par une profession à la concurrence muselée… et surtout notre santé bucco dentaire prise en otage. |
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