Qualité des soins
Conséquences ? Notre souffrance ou nos dommages esthétiques… pour une part. Notre budget d’autre part… et celui de la Sécu. Plus de la moitié des dévitalisations facturées par les dentistes à la Sécu sont des reprises de traitement (donc de la récupération d’un échec précédent…). Paradoxalement, le taux d’échec des implants est très faible (3%), alors que l’acte paraît plus complexe. C’est probablement parce que les implants sont réalisés, la plupart du temps, par des praticiens formés et expérimentés, ce qui en dit long sur le taux d’échec des dévitalisations. La plus grande partie des échecs dentaires n’est pas mesurable. D’abord parce que le patient est co-responsable de sa santé bucco dentaire, en grande partie (mais pas totalement) dépendante de son « hygiène ». C’est d’ailleurs la porte de sortie que n’hésitent pas à prendre nombre de dentistes pour masquer leurs erreurs ou incompétence. Ensuite, parce que la profession va se protéger de ses responsabilités en invoquant « l’aléa thérapeutique », mot savant pour dire « le risque zéro n’existe pas ». Mais pourquoi les dentistes en seraient plus ou moins protégés que nous, patients, dans nos métiers de plombiers, garagistes, avocats ou enseignant ? Nous restons responsables malgré les risques inhérents à chaque métier. Enfin et probablement le plus fréquent, le mauvais soin n’est pas identifié par le patient qui pense qu’il est normal d’avoir des caries, déchaussements et autres rages de dents, que cela fait partie de la Vie… En fait il n’en est rien : le corps humain est fait, comme celui des animaux, pour « mourir avec ses dents »… Les chiffres montrent que les américains comptent plus de mauvais traitements que les français. En fait, nos amis d’outre-Atlantique payant leurs soins, se plaignent plus facilement en demandant réparation que nous, avec notre Sécu qui prend en charge les soins de ma même manière quand les dommages sont causés par le dentiste précédent. Quoi qu’il en soit, on constate un très faible propension du patient français à se plaindre « officiellement », se contentant de « repayer » ou d’accepter souffrances, mal fonction ou dommage esthétique sans broncher. L’expérience montre que, quand un patient est insatisfait, il change de dentiste, mais ne se plaint pas au dentiste « fautif ». Une plaisanterie circule dans la profession qui affirme que les dentistes se sentent tous infaillibles, parce qu’ils ne voient jamais leurs erreurs, mais toutes celles de leurs confrères. Pour les rares cas de patients en demande de refaire un travail insatisfaisant, le dentiste demandera le plus souvent une participation financière au patient, comme le montrent les conseils que les praticiens se donnent entre eux dans les forums professionnels. |
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